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Dans la description des divers objets dont je vous ai parlé, je crois n’avoir omis rien de remarquable, si ce n’est que le Tibre est toujours le flavus Tiberinus de Virgile. On prétend qu’il doit cette couleur limoneuse aux pluies qui tombent dans les montagnes dont il descend. Souvent, par le temps le plus serein, en regardant couler ses flots décolorés, je me suis représenté une vie commencée au milieu des orages : le reste de son cours passe en vain sous un ciel pur ; le fleuve demeure teint des eaux de la tempête qui l’ont troublé dans sa course.