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leurs cyprès ; après les jardins viennent les restes de la maison de Mécène, placée au bord de l’Anio[1] ; de l’autre côté de la rivière, sur la colline en face, règne un bois de vieux oliviers, où l’on trouve les débris de la villa de Varus [2] ; un peu plus loin, à gauche, dans la plaine, s’élèvent les trois monts Monticelli, San Francesco et Sant’Angelo, et entre les sommets de ces trois monts voisins apparaît le sommet lointain et azuré de l’antique Soracte ; à l’horizon et à l’extrémité des campagnes romaines, en décrivant un cercle par le couchant et le midi, on découvre les hauteurs de Monte-Fiascone, Rome, Civita-Vecchia, Ostia, la mer, Frascati, surmonté des pins de Tusculum ; enfin, revenant chercher Tivoli vers le levant, la circonférence entière de cette immense perspective se termine au mont Ripoli, autrefois occupé par les maisons de Brutus et d’Atticus, et au pied duquel se trouve la villa Adriana avec toutes ses ruines.

On peut suivre au milieu de ce tableau le cours du Teverone, qui descend vers le Tibre, jusqu’au pont où s’élève le mausolée de la famille Plautia, bâti en forme de tour. Le grand chemin de Rome se déroule aussi dans la campagne ; c’était l’ancienne

  1. Aujourd’hui le Teverone.
  2. Le Varus qui fut massacré avec les légions en Germanie. Voyez l’admirable morceau de Tacite.