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Auguste. Du temps de Néron le crime s’était perfectionné ; les vieux assassinats du divin Auguste étaient des vétilles, des essais presque de l’innocence au milieu des forfaits nouveaux. D’ailleurs on était déjà loin de la liberté ; on ne savait plus ce que c’était : les esclaves qui assistaient aux jeux du cirque allaient-ils prendre feu pour les rêveries des Caton et des Brutus ? Les rhéteurs pouvaient donc, en toute sûreté de servitude, louer le paysan d’Arpinum. Néron lui-même aurait été homme à débiter des harangues sur l’excellence de la liberté ; et si le peuple romain se fût endormi pendant ces harangues, comme il est à croire, son maître, selon la coutume, l’eût fait réveiller à coups de bâton pour le forcer d’applaudir.

Naples, 2 janvier.

Le duc d’Anjou, roi de Naples, frère de saint Louis, fit mettre à mort Conradin, légitime héritier de la couronne de Sicile. Conradin sur l’échafaud jeta son gant dans la foule qui le releva ? Louis XVI, descendant de saint Louis.

Le royaume des Deux-Siciles est quelque chose d’à part en Italie : grec sous les anciens Romains, il a été sarrasin, normand, allemand, français, espagnol, au temps des Romains nouveaux.