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LIVRE DEUXIÈME

ce peu qu’il se communiquait était mesuré et sage, savio col silentio. »

Dans d’autres courses à Rome, le cardinal de Retz trouva qu’il s’était trompé, et que Chigi n’était pas grand-chose. Après l’élection de Chigi, Barillon avait dit au coadjuteur : « Je suis résolu de compter les carrosses pour en rendre ce soir un compte exact à M. de Lionne : il ne faut pas lui épargner cette joie. » Tels étaient le langage, la politique et les mœurs que Rancé rencontra au tombeau des saints apôtres. Innocent X avait condamné les cinq propositions ; Alexandre VII changea quelques mots au Formulaire. Ces changements furent agréés par Louis XIV ; mais en même temps, pour réparation d’une insulte faite au duc de Créqui, il exigea qu’une pyramide fût élevée devant l’ancien corps de garde des Corses, pyramide qui ne fut abattue que sous Clément IX. Alexandre VII canonisa saint François de Sales, créa une nouvelle bibliothèque, et s’occupa lui-même de lettres. On a de lui un volume de poésie intitulé : Philomati Musae juveniles, seul rapport qu’il eut avec l’éditeur des œuvres d’Anacréon, si ce n’est le cercueil qu’il fit mettre sous son lit le jour de son exaltation au pontificat.

Pendant le voyage de Rancé à Lyon, le cardi-