Dieu. » Au flambeau de son humilité, Julie s’estimait la plus coupable des femmes ; elle disait à une intime amie : « Serait-il possible que, criminelle comme je le suis, je visse cependant mon Seigneur et mon Dieu ? Ah ! je me remets entièrement à lui, et j’adore ses décrets ; je me soumets à tout ce qu’il ordonnera de moi ; s’il me veut même en enfer, j’y consens. » À cet instant elle plaça son crucifix sur ses lèvres, mais avec une telle expression de résignation, de force et d’amour, que les témoins de cet acte sublime ne purent s’empêcher de verser des larmes que souvent depuis ils ont renouvelées au souvenir de leur amie mourante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
En conservant jusqu’à la fin l’innocente gaieté qui l’animait, en continuant de manifester une charité pleine d’égards et de politesse, elle parlait de sa mort comme elle eût parlé d’un voyage de pur agrément ; elle lui donnait le nom de son départ. Elle se plaisait à raconter sans cesse les détails de la jouissance délicieuse qu’elle allait goûter dans le sein de Dieu. Combien souvent elle demandait : « Mais mon exil doit-il être encore bien long ? Ai-je encore bien des jours à vivre ? ». . . . . . . . . . . .
La dernière fois que ses sœurs la visitèrent, elles ne purent s’énoncer que par leurs larmes ; Julie soutint cette entrevue avec force et courage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Dans l’appartement où elle passait le jour se trouvait un tableau de Notre-Seigneur au Jardin des Olives ; elle avait toujours soin que l’on tournât son fauteuil de manière à le voir. Sur la cheminée de son appar-