se lever le soleil. Il ne me reste qu’a m’asseoir au bord de ma fosse ; après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l’éternité[1].
- ↑ Le 28 avril 1847, en adressant à M. Mandaroux-Vertamy, l’un de ses exécuteurs testamentaires, le manuscrit de ses Mémoires, Chateaubriand accompagnait cet envoi de la note suivante :
« Voilà tous mes manuscrits compris généralement sous le nom de Mémoires, ils commencent par ces mots : « Comme il m’est impossible de prévoir le moment de ma fin » et finissent par ceux-ci : « Il ne me reste qu’à m’asseoir au bord de ma fosse, après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l’éternité. » Ces manuscrits se composent de quarante-deux livres ; ils appartiennent à la Société formée en mars 1836 pour les publier. Cette Société est représentée par MM. Sala et Cie, qui me payent avec exactitude la somme annuelle et viagère à laquelle elle s’est obligée envers moi.
« Je termine mes travaux au moment même de quitter ce monde ; je me prépare à aller chercher dans l’autre le repos éternel que j’ai toujours désiré[**].
« Chateaubriand. »J’avais avancé, dans mon Introduction, que Chateaubriand avait maintenu, jusqu’à la fin de sa vie, la division de ses Mémoires en Livres. La note de 1847 achève de mettre ce point hors de contestation. — Je dois ce précieux document à une obligeante communication de M. Charles de Lacombe.
** Voir l’Appendice no VII : Les Dernières années de Chateaubriand.