tiennes sont retirées en Toscane auprès des Majestés napoléoniennes. La plus jeune fille du roi Christophe, très instruite et fort jolie, est morte à Pise : sa beauté d’ébène repose libre sous les portiques du Campo-Santo, loin du champ des cannes et des mangliers à l’ombre desquels elle était née esclave.
On a vu à Carlsbad, en 1826, une Anglaise de Calcutta passée du figuier banian à l’olivier de Bohême, du soleil du Gange à celui de la Tèple ; elle s’éteignait comme un rayon du ciel indien égaré dans le froid et la nuit. Le spectacle des cimetières, dans les lieux consacrés à la santé, est mélancolique : là sommeillent de jeunes femmes étrangères les unes aux autres, sur leurs tombeaux sont gravés le nombre de leurs jours et l’indication de leur patrie : on croit parcourir une serre où l’on cultive des fleurs de tous les climats et dont les noms sont écrits sur une étiquette aux pieds de ces fleurs.
rope ; il avait fait des ducs de Marmelade, des comtes de Limonade, des barons de la Seringue, etc. Sa mort, survenue en un moment où les Congrès étaient fort à la mode (Congrès de Carlsbad et de Troppau, etc.), inspira à Béranger une jolie chanson : la Mort du roi Christophe, ou Note présentée par la Noblesse d’Haïti aux trois grands Alliés (décembre 1820). En voici le premier couplet :
Christophe est mort, et du royaume
La noblesse a recours à vous.
François, Alexandre, Guillaume,
Prenez aussi pitié de nous ;
Ce n’est point pays limitrophe,
Mais le mal fait tant de progrès !
Vite, un congrès !
Deux, trois congrès !
Quatre congrès !
Cinq congrès, dix congrès !
Princes, vengez ce bon Christophe,
Roi digne de tous vos regrets !