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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

détails. Mes projets de repos furent encore une fois renversés. Quand la mère de Henri V avait cru à des succès, elle m’avait donné mon congé ; son malheur déchirait son dernier billet et me rappelait à sa défense. Je partis sur-le-champ de Genève, après avoir écrit aux ministres. Arrivé dans ma rue d’Enfer, j’adressai aux rédacteurs en chef des journaux la circulaire suivante :

« Monsieur,

« Arrivé à Paris le 17 de ce mois, j’écrivis le 18 à M. le ministre de la justice[1] pour m’informer si la lettre que j’avais eu l’honneur de lui envoyer de Genève, le 12, pour madame la duchesse de Berry, lui était parvenue et s’il avait eu la bonté de la faire passer à Madame.

« Je sollicitais en même temps de M. le garde des sceaux l’autorisation nécessaire pour me rendre à Blaye auprès de la princesse.

« M. le garde des sceaux me voulut bien répondre, le 19, qu’il avait transmis mes lettres au président du conseil[2] et que c’était à lui qu’il me fallait adresser. J’écrivis en conséquence, le 20, à M. le ministre de la guerre. Je reçois aujourd’hui, 22, sa réponse du 21 : Il regrette d’être dans la nécessité de m’annoncer que le gouvernement n’a pas jugé qu’il y ait lieu d’accéder à mes demandes. Cette décision a mis un terme à mes démarches auprès des autorités.

  1. M. Barthe.
  2. Le maréchal Soult, ministre de la guerre et président du conseil.