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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

sa part, dont ma lettre est une nouvelle quittance, mais dont j’aurai l’honneur de vous envoyer l’état de distribution, lorsque les intentions de la bienfaitrice auront été remplies.

« Veuillez, monsieur le vicomte, faire agréer à madame la duchesse de Berry les remercîments d’un pasteur et d’un père qui, chaque jour, offre à Dieu sa vie pour ses brebis et ses enfants, et qui appelle de tout côté les secours capables d’égaler leurs misères. Son cœur royal a trouvé déjà en lui-même sans doute sa récompense du sacrifice qu’elle consacre à nos infortunes ; la religion lui assure de plus l’effet des divines promesses consignées au livres des béatitudes pour ceux qui font miséricorde.

« La répartition a été faite sur-le-champ entre MM. les curés des douze principales paroisses de Paris, auxquels j’ai adressé la lettre dont je joins ici la copie.

« Recevez, monsieur le vicomte, l’assurance, etc.

« Hyacinthe, archevêque de Paris. »

On est toujours émerveillé de savoir à quel point la religion convient au style même, et donne aux lieux communs une gravité et une convenance que l’on sent tout d’abord. Ceci contraste avec le tas de lettres anonymes qui se sont mêlées aux lettres que je viens de citer. L’orthographe de ces lettres anonymes est assez correcte, l’écriture jolie ; elles sont, à proprement parler, littéraires, comme la révolution de Juillet. Ce sont les jalousies, les haines, les vanités