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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

escamotèrent à la bénévole députation. Il était dit dans cette adresse : « que la nation ne pouvait reconnaître comme pouvoir constitutionnel, ni une Chambre élective nommée durant l’existence et sous l’influence de la royauté qu’elle a renversée, ni une Chambre aristocratique, dont l’institution est en opposition directe avec les principes qui lui ont mis (à elle, la nation) les armes à la main ; que le comité central des douze arrondissements n’accordant, comme nécessité révolutionnaire, qu’un pouvoir de fait et très provisoire à la Chambre des députés actuels, pour aviser à toute mesure d’urgence, appelle de tous ses vœux l’élection libre et populaire de mandataires qui représentent réellement les besoins du peuple ; que les assemblées primaires seules peuvent amener ce résultat. S’il en était autrement, la nation frapperait de nullité tout ce qui tendrait à la gêner dans l’exercice de ses droits. »

Tout cela était la pure raison, mais le lieutenant général du royaume aspirait à la couronne, et les peurs et les ambitions avaient hâte de la lui donner. Les plébéiens d’aujourd’hui voulaient une révolution et ne savaient pas la faire ; les Jacobins, qu’ils ont pris pour modèles, auraient jeté à l’eau les hommes du Palais-Royal et les bavards des deux Chambres.

    vota avec le côté gauche. Il adhéra à la Révolution de Juillet et à l’avènement de Louis-Philippe ; mais les événements le rejetèrent bientôt dans l’opposition dynastique. Réélu le 5 juillet 1831, il siégea cette fois à l’extrême-gauche, signa le compte rendu de 1832, et fut de ceux qui se récusèrent (1833) dans l’affaire du journal la Tribune. En 1834, il cessa de faire partie de la Chambre.