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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

gnac[1], Marchais[2], Degousée[3], Guinard[4]. Le prince dit

    core à s’échapper et gagna l’Espagne, où il se battit contre les soldats français. Au combat de Llers, il fut fait prisonnier. Comme il avait reçu deux coups de feu à la jambe, il fut conduit à l’hôpital de Perpignan, d’où son ami Dugied parvint, à prix d’or, à le faire évader. Il put gagner la Belgique, où il resta jusqu’en 1830. — Voir la Notice sur la Charbonnerie. par M. Trélat, dans Paris révolutionnaire ; 1848.

  1. Édouard-Louis-Godefroi Cavaignac, frère aîné du général Eugène Cavaignac (1801-1845). La monarchie de juillet n’eut pas d’adversaire plus redoutable. Homme de plume et homme d’action, conspirateur ardent autant qu’habile, chef de la Société des Droits de l’homme, il ne cessa, pendant quinze ans, de lutter pour le triomphe de la Révolution et du communisme, avec toutes les armes et sur tous les terrains, dans la rue et dans la presse, à la Cour d’Assises et à la Cour des pairs, en prison et en exil. Il mourut à la peine, en 1845, le 5 mai, comme Napoléon. N’avait-il pas été le Napoléon de l’émeute ?
  2. André-Louis-Augustin Marchais (1800-1857). Encore un conspirateur émérite ! Il prit part, en 1820, à la Conspiration du 19 août, et se fit, en 1821, affilier à la Charbonnerie, dont il devint l’un des chefs. Sous Louis-Philippe, il est l’un des accusés du procès d’avril 1834. En 1848, il est l’un des commissaires extraordinaires de Ledru-Rollin. Sous le Second Empire, en 1853, il est arrêté comme membre de la Société secrète la Marianne et condamné à trois ans de prison. Rendu quelque temps après à la liberté, il quitte la France et va mourir à Constantinople.
  3. Marie-Anne-Joseph Degousée (1795-1862). Après avoir conspiré sous la Restauration et concouru activement aux journées de Juillet 1830, il conspira sous Louis-Philippe et se battit sur les barricades de février 1848. Député de la Sarthe à l’Assemblée constituante, il soutint le gouvernement du général Cavaignac. Non réélu à la Législative, il reprit ses fonctions d’ingénieur civil et s’occupa principalement du forage des puits artésiens.
  4. Joseph Augustin Guinard (1799-1874). Comme Degousée, il conspira contre le gouvernement de la Restauration et contre la monarchie de Juillet. Comme lui, représentant du peuple à la Constituante, il appuya le général Cavaignac ; comme lui encore, il ne fut pas réélu à la Législative ; mais, au lieu de rentrer sagement dans la vie privée, il fit cause commune, le