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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

la préfecture de la Seine. Ainsi le gouvernement provisoire volontaire se trouva détruit en réalité par la promotion de M. Baude, qui s’était créé membre de ce gouvernement. Les boutiques se rouvrirent ; les services publics reprirent leur cours.

Dans la réunion chez M. Laffite, il avait été décidé que les députés s’assembleraient, à midi, au palais de la Chambre : ils s’y trouvèrent réunis au nombre de trente ou trente-cinq, présidés par M. Laffitte. M. Bérard[1] annonça qu’il avait rencontré MM. d’Argout, de Forbin-Janson[2] et de Mortemart, qui se rendaient chez M. Laffitte, croyant y trouver les députés ; qu’il avait invité ces messieurs à le suivre à la Chambre, mais que M. le duc de Mortemart, accablé de fatigue, s’était retiré pour aller voir M. de Sémonville. M. de Mortemart, selon M. Bérard, avait dit qu’il avait un blanc-seing et que le roi consentait à tout.

En effet, M. de Mortemart apportait cinq ordon-

    une plaidoirie de Me Dupin aîné, il passa sans transition de l’obscurité la plus profonde à la popularité la plus éclatante. L’obscurité depuis longtemps est revenue :

    Bavoux, Bavoux, Bavoux, nous t’avons oublié !

  1. Auguste-Simon-Louis Bérard (1783-1859), banquier à Paris, député de la Seine depuis 1827. Son rôle pendant les journées de juillet fut des plus considérables. Il ne laissa pas du reste de tirer assez bien son épingle du jeu. Dès le mois d’août 1830, il fut nommé directeur général des ponts et chaussées et des mines ; peu de temps après il devint conseiller d’État. Un peu plus tard, le ministère Molé lui donna la recette générale du Cher : Ce fut sa dernière situation officielle. — M. Bérard a publié, en 1834, des Souvenirs historiques sur la Révolution de 1830.
  2. M. Palamède de Forbin-Janson, beau-frère du duc de Mormart.