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LIVRE XIV[1]

Flagorneries des journaux. — Les premiers collègues de M. de Polignac. — Expédition d’Alger. — Ouverture de la session de 1830. — Adresse. — La Chambre est dissoute. — Nouvelle Chambre. — Je pars pour Dieppe. — Ordonnances du 25 juillet. — Je reviens à Paris. — Réflexions pendant ma route. — Lettre à madame Récamier. — Révolution de juillet. — M. Baude, M. de Choiseul, M de Sémonville, M. de Vitrolles, M. Laffitte et M. Thiers. — J’écris au roi à Saint-Cloud. Sa réponse verbale. — Corps aristocratiques. — Pillage de la maison des Missionnaires, rue d’Enfer. — Chambre des Députés. — M. de Mortemart. — Course dans Paris. — Le général Dubourg. — Cérémonie funèbre. — Sous la colonnade du Louvre. — Les jeunes gens me rapportent à la Chambre des Pairs. — Réunion des pairs.

Quand les hirondelles approchent du moment de leur départ, il y en a une qui s’envole la première pour annoncer le passage prochain des autres : j’étais la première aile qui devançait le dernier vol de la légitimité. Les éloges dont m’accablaient les journaux me charmaient-ils ? pas le moins du monde. Quelques-uns de mes amis croyaient me consoler en m’assurant que j’étais au moment de devenir premier ministre ; que ce coup de partie joué si franchement décidait de mon avenir : ils me supposaient de l’ambition dont je n’avais pas même le germe. Je ne comprends pas qu’un homme qui a vécu seulement huit jours avec

  1. Ce livre a été écrit à Paris en août et septembre 1830.