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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

d’un homme de sens et d’esprit (M. Fuscaldo[1]), qui ne m’a dit que des lieux commun de diplomatie. Nous autres ambassadeurs, disons-nous autre chose ? Quant au cardinal dont vous me faites l’honneur de me parler, le gouvernement français n’a désigné particulièrement personne ; il s’en est entièrement rapporté à ce que je lui ai mandé. Sept ou huit cardinaux modérés et pacifiques, qui semblent attirer également les vœux de toutes les cours, sont les candidats entre lesquels nous désirons voir se fixer les suffrages. Mais si nous n’avons pas la prétention d’imposer un choix à la majorité du conclave, nous repoussons de toutes nos forces et par tous les moyens trois ou quatre cardinaux fanatiques, intrigants ou incapables, que porte la minorité.

« Je n’ai, monsieur le duc, aucun moyen possible de vous faire passer cette lettre ; je la mets donc tout simplement à la poste, parce qu’elle ne renferme rien que vous et moi ne puissions avouer tout haut.

« J’ai l’honneur, etc. »

À MADAME RÉCAMIER.
« Rome, le 31 mars 1829.

« M. de Montebello est arrivé et m’a apporté votre lettre avec une lettre de M. Bertin et de M. Villemain.

« Mes fouilles vont bien, je trouve force sarco-

  1. Le comte Fuscaldo, ambassadeur de Naples à Rome.