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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

Rome ; le roi de France est un assez grand seigneur pour payer la pompe de ses ambassadeurs, s’il en veut une : magnificence d’emprunt, c’est misère. J’irai donc modestement au conclave avec mes gens et mes voitures ordinaires. Reste seulement à savoir si Sa Majesté ne pensera pas que, pendant la durée du conclave, je serai obligé à une représentation à laquelle mon traitement ordinaire ne pourra suffire. Je ne demande rien, je soumets simplement une question à votre jugement et à la décision royale.

« J’ai l’honneur, etc. »

« Rome, ce 19 février 1829.
« Monsieur le comte,

« J’ai eu l’honneur d’être présenté hier au Sacré Collège et de prononcer le petit discours[1] dont je vous ai d’avance envoyé copie dans ma dépêche no 17, partie mardi, 17 de ce mois, par un courrier extraordinaire. J’ai été écouté avec des marques de satisfaction du meilleur augure, et le cardinal doyen, le vénérable Della Somaglia, m’a répondu dans les termes les plus affectueux pour le roi et pour la France.

« Vous ayant tout mandé dans ma dernière dépêche, je n’ai absolument rien de nouveau à vous dire aujourd’hui, sinon que le cardinal Bussi[2] est

  1. Voir le texte de ce discours à l’Appendice no II : Le Conclave de 1829.
  2. Jean-Baptiste Bussi, créé cardinal par Léon XII en 1824.