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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

comme trop jeune, comme moine et comme étranger aux affaires du monde. Il est autrichien et passe pour obstiné et ardent dans ses opinions religieuses. Cependant c’est lui qui, consulté par Léon XII, n’a rien vu dans les ordonnances du roi qui pût autoriser la réclamation de nos évêques ; c’est encore lui qui a rédigé le concordat de la cour de Rome avec les Pays-Bas et qui a été d’avis de donner l’institution canonique aux évêques des républiques espagnoles : tout cela annonce un esprit raisonnable, conciliant et modéré. Je tiens ces détails du cardinal Bernetti, avec qui j’ai eu, vendredi 13, une des conversations que je vous ai annoncées dans ma dépèche no 15.

« Il importe au corps diplomatique, et surtout à l’ambassadeur de France, que le secrétaire d’État à Rome soit un homme de relations faciles et habitué aux affaires de l’Europe. Le cardinal Bernetti est le ministre qui nous convient sous tous les rapports ; il s’est compromis pour nous avec les zelanti et les congréganistes ; nous devons désirer qu’il soit repris par le pape futur. Je lui ai demandé avec lequel des quatre cardinaux il aurait le plus de chances de revenir au pouvoir. Il m’a répondu : Avec Capellari. »

« Les cardinaux Pacca et De Gregorio sont peints d’une manière fidèle dans l’annexe du no 5 de la correspondance déjà citée ; mais le cardinal Pacca est très affaibli par l’âge, et la mémoire, comme celle du cardinal doyen La Somaglia[1], commence totalement à lui manquer.

  1. Jules-Marie della Somaglia, né à Plaisance le 29 juillet