en vers de poèmes grecs ou latins ; au meilleur poème lyrique mis en musique.
À qui serait confiée la tâche délicate d’assigner à chacun sa place et son rang. Voici quelles étaient à cet égard les dispositions des décrets de l’an XII et de 1809. Un jury composé des présidents et des secrétaires perpétuels de chacune des classes de l’Institut était appelé à donner son avis sur les ouvrages présentés au concours. Ce jugement, en quelque sorte préliminaire, devait être soumis aux diverses classes, chargées chacune, en ce qui était de sa compétence, de l’examiner et de le réformer s’il y avait lieu. Mais cet arrêt des classes n’était pas lui-même en dernier ressort ; à l’empereur seul, juge suprême, était réservé le droit de rendre une sentence définitive ; en matière de science, de littérature et de beaux-arts, comme en toutes choses, il était l’arbitre souverain : c’était lui qui, par décret impérial, devait décerner les prix.
Le jour approchait cependant où la solennité, projetée en l’an XII, à Aix-la-Chapelle, dans le palais de Charlemagne, allait avoir lieu à Paris dans le Louvre de François Ier, de Louis XIV et de Napoléon. Le 12 décembre 1809, dans l’Exposé de la situation de l’Empire lu au corps législatif, le ministre de l’Intérieur, M. de Montalivet, parla en termes pompeux de la fête brillante qui se préparait : « La première de ces époques mémorables faites pour exalter les plus nobles ambitions est arrivée », lisons-nous dans cet Exposé dont l’auteur ajoute aussitôt : « Les prix décennaux vont être distribués par la main même de celui qui est la source de toute vraie gloire. »
Au mois de juillet 1810, le Moniteur[1] publia les rapports du jury de l’Institut, jury composé, nous l’avons vu, des présidents et des secrétaires perpétuels de chacune des classes. Ils étaient signés de Bougainville, président, et de Suard, secrétaire. Vint le 9 novembre 1810, date fixée dès
- ↑ Voir le Moniteur du 14 au 21 juillet 1810.