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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

que « la bibliothèque de M. de Chateaubriand sera vendue ce jour-là et les jours suivants, à la salle Sylvestre, rue des Bons-Enfants, par le ministère de M. Merlin. »



V

les prix décennaux et le « génie du christianisme »[1].


Par un décret daté d’Aix-la-Chapelle 24 fructidor an XII (10 septembre 1804), Napoléon avait établi : « qu’il y aurait de dix ans en dix ans, le jour anniversaire du 18 brumaire, une distribution de grands prix donnés de sa propre main. » La première de ces solennités était fixée au 18 brumaire an XVIII (9 novembre 1810). Ces prix, connus sous le nom de prix décennaux, et destinés à récompenser les meilleurs ouvrages et les plus utiles inventions qui auraient honoré les sciences, les lettres et les arts dans la période de dix années, écoulée au moment de la distribution, devaient être au nombre de vingt-deux, neuf de 10 000 francs, treize de 5 000 francs. Un décret du 28 novembre 1809, au lieu de vingt-deux prix, en institua trente-cinq, dix-neuf de première classe, seize de seconde. La classe de langue et de littérature française avait pour sa part à porter son jugement sur cinq des grands prix de première classe, sur quatre des grands prix de seconde classe. Ces neuf prix devaient être attribués au poème épique, à la tragédie, à la comédie, à l’ouvrage de littérature qui réunirait au plus haut degré la nouveauté des idées, le talent de la composition et l’élégance du style ; au meilleur ouvrage de philosophie en général, soit de morale, soit d’éducation ; au meilleur poème didactique ou descriptif ; aux meilleurs petits poèmes dont les sujets seraient tirés de l’histoire de France ; à la traduction

  1. Voir ci-dessus p. 51.