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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

seulement qu’elle soit bien faite, ainsi chargez-vous-en.

« Agréez, monsieur, l’hommage de mon sincère attachement et de ma haute considération,

« Talleyrand.

« J’espère avoir l’honneur de vous voir à la fin du mois. »


Notre ministre à Vienne était fidèle à sa haine contre la grande chimère échappée des ombres ; il redoutait un coup de fouet de son aile. Cette lettre montre du reste tout ce que M. de Talleyrand était capable de faire, quand il écrivait seul : il avait la bonté de m’enseigner le motif, s’en rapportant à mes fioritures. Il s’agissait bien de quelques phrases diplomatiques sur la déchéance, sur l’abdication, sur le traité du 11 avril et du 30 mai, pour arrêter Napoléon ! Je fus très reconnaissant des instructions en vertu de mon brevet d’homme fort, mais je ne les suivis pas : ambassadeur in petto, je ne me mêlais point en ce moment des affaires étrangères ; je ne m’occupais que de mon ministère de l’intérieur par intérim.

Mais que se passait-il à Paris ?