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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

comte de Chambord, s’est approché de moi ; mon affection héréditaire ne lui manquera pas plus que ma fidélité à son auguste maître. La nouvelle et charmante duchesse de Lévis[1], sa femme, réunit au grand nom de d’Aubusson les plus brillantes qualités du cœur et de l’esprit : il y a de quoi vivre quand les grâces empruntent à l’histoire des ailes infatigables !


À Gand, comme à Paris, le pavillon Marsan[2] existait. Chaque jour apportait de France à Monsieur des nouvelles qu’enfantait l’intérêt ou l’imagination.

M. Gaillard, ancien oratorien, conseiller à la cour royale, ami intime de Fouché[3], descendit au milieu de nous ; il se fit reconnaître et fut mis en rapport avec M. Capelle.

    lieutenant, devint aide de camp du duc d’Angoulême en 1814, prit part, en 1823, à la guerre d’Espagne, comme chef de bataillon, et, en 1828, à l’expédition de Morée, comme colonel. Appelé à succéder comme pair de France à son père, mort le 15 février 1830, il refusa de siéger après la révolution de Juillet, et il accompagna dans l’exil la famille royale. Il fut longtemps un des principaux conseillers du comte de Chambord et mourut à Venise le 9 février 1863.

  1. Marie-Catherine-Amanda d’Aubusson, fille de Pierre-Raymond-Hector d’Aubusson, comte de la Feuillade, et de sa première femme Agathe-Renée Barberie de Refuveille. Née en 1798, elle épousa le 10 mars 1821, Gaston-François-Christophe-Victor, duc de Ventadour, plus tard duc de Lévis. Elle mourut sans enfants le 10 mars 1854. — Sa sœur aînée, Henriette-Blanche, s’était mariée en 1812 à Auguste de Caulaincourt, frère du duc de Vicence et général de division, qui fut tué, cinq mois après son mariage, à la bataille de la Moskowa.
  2. Au château des Tuileries, le pavillon Marsan, à l’angle du Jardin et de la rue de Rivoli, était, sous Louis XVIII, habité par le comte d’Artois.
  3. M. Gaillard avait été secrétaire de Fouché. Voir les Mémoires de Madame de Chastenay, tome I, p. 49.