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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

homme de raison et de probité. M. Guizot[1] daignait nous honorer de sa présence[2].


On avait établi à Gand un Moniteur[3] : mon rapport au roi du 12 mai[4], inséré dans ce journal, prouve que mes sentiments sur la liberté de la presse et sur la domination étrangère ont en tout temps été les mêmes. Je puis aujourd’hui citer ces passages ; ils ne démentent point ma vie :

« Sire, vous vous apprêtiez à couronner les institutions dont vous aviez posé la base… Vous aviez déterminé une époque pour le commencement de la

    de l’administration départementale et de la police en 1818, il se retira à la chute du ministère Richelieu, fut nommé pair de France le 5 mars 1819, reprit ses fonctions d’intendant des bâtiments de la couronne et rentra au Conseil d’État sous le ministère Martignac. Il abandonna ses fonctions salariées à la révolution de juillet et continua seulement de siéger à la Chambre des pairs. — Le comte d’Hérisson a publié en 1896 les Souvenirs intimes et Notes du baron Mounier.

  1. Sur le voyage à Gand de M. Guizot, voir ses Mémoires, tome I, chapitre III.
  2. Louis XVIII lui-même, très friand du poisson qu’on y servait, se faisait quelquefois conduire à cette guinguette appelée le strop (Louis XVIII à Gand, par M. Édouard Romberg).
  3. Presqu’en arrivant à Gand, c’est-à-dire dans la première quinzaine d’avril, le roi et son conseil fondèrent un journal dont la direction fut confiée aux frères Bertin et qui s’appela le Moniteur. Sur la réclamation du gouvernement des Pays-Bas, qui voyait des difficultés à la coexistence dans le royaume de deux Moniteurs, on remplaça bientôt le premier titre par celui de Journal universel, mais ce n’en était pas moins l’organe officiel de Louis XVIII.
  4. Rapport sur l’état de la France, fait au roi dans son conseil, par le vicomte de Chateaubriand, ministre plénipotentiaire de S. M. Très-Chrétienne près la cour de Suède. Gand, de l’imprimerie royale, mai 1815, in-8o, 63 pages.