maréchal Marmont étaient aussi de mon avis. Je disais donc :
« Que le roi tienne parole ; qu’il reste dans sa capitale. La garde nationale est pour nous. Assurons-nous de Vincennes. Nous avons les armes et l’argent : avec l’argent nous aurons la faiblesse et la cupidité. Si le roi quitte Paris, Paris laissera entrer Bonaparte ; Bonaparte maître de Paris est maître de la France. L’armée n’est pas passée tout entière à l’ennemi ; plusieurs régiments, beaucoup de généraux et d’officiers, n’ont point encore trahi leur serment : demeurons ferme, ils resteront fidèles. Dispersons la famille royale, ne gardons que le roi. Que Monsieur aille au Havre, le duc de Berry à Lille, le duc de Bourbon dans la Vendée, le duc d’Orléans à Metz ; madame la duchesse et M. le duc d’Angoulême sont déjà dans le Midi. Nos divers points de résistance empêcheront Bonaparte de concentrer ses forces. Barricadons-nous dans Paris. Déjà les gardes nationales des départements voisins viennent à notre secours. Au milieu de ce mouvement, notre vieux monarque, sous la protection du testament de Louis XVI, la charte à la main, restera tranquille assis sur son trône aux Tuileries ; le corps diplomatique se rangera autour de lui : les deux Chambres se rassembleront dans les deux pavillons du château ; la maison du roi campera sur le Carrousel et dans le jardin des
pour les faits que l’on a publiés depuis sa mort, la rencontre singulière de son opinion et de la mienne au retour de Bonaparte. M. de La Fayette aimait sincèrement l’honneur et la liberté. (Note de Paris, 1840.) Ch.