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LIVRE IV


L’Île d’Elbe. — Commencement des Cent-Jours. — Retour de l’Île d’Elbe. — Torpeur de la légitimité. — Article de Benjamin Constant. — Ordre du jour du maréchal Soult. — Séance royale. — Pétition de l’école de droit à la Chambre des Députés. — Projet de défense de Paris. — Fuite du roi. — Je pars avec Madame de Chateaubriand. — Embarras de la route. — Le duc d’Orléans et le prince de Condé. — Tournai. — Bruxelles. — Souvenirs. — Le duc de Richelieu. — Le roi à Gand m’appelle auprès de lui. — Les Cent-Jours à Gand. — Suite des Cent-Jours à Gand. — Affaires à Vienne

Bonaparte avait refusé de s’embarquer sur un vaisseau français, ne faisant cas alors que de la marine anglaise, parce qu’elle était victorieuse ; il avait oublié sa haine, les calomnies, les outrages dont il avait accablé la perfide Albion ; il ne voyait plus de digne de son admiration que le parti triomphant, et ce fut l’Undaunted qui le transporta au port de son premier exil ; il n’était pas sans inquiétude sur la manière dont il serait reçu : la garnison française lui remettrait-elle le territoire qu’elle gardait ? Des insulaires italiens, les uns voulaient appeler les Anglais, les autres demeurer libres de tout maître ; le drapeau tricolore et le drapeau blanc flottaient sur quelques caps rapprochés les uns des autres. Tout s’arrangea néanmoins. Quand on apprit que Bonaparte arrivait avec