tuer un peuple ou un roi ; mais le retour est difficile : Jacques Clément raccommodait ses sandales pour le voyage de Saint-Cloud ; ses confrères lui demandèrent en riant combien son ouvrage durerait : « Assez pour le chemin que j’ai à faire, répondit-il : je dois aller, non revenir. »
Le Corps législatif est assemblé le 19 décembre 1813. Étonnant sur le champ de bataille, remarquable dans son conseil d’État, Bonaparte n’a plus la même valeur en politique : la langue de la liberté, il l’ignore : s’il veut exprimer des affections congéniales, des sentiments paternels, il s’attendrit tout de travers, et il plaque des paroles émues à son insensibilité : « Mon cœur, » dit-il au Corps législatif, « a besoin de la présence et de l’affection de mes sujets. Je n’ai jamais été séduit par la prospérité ; l’adversité me trouvera au-dessus de ses atteintes. J’avais conçu et exécuté de grands desseins pour la prospérité et le bonheur du monde. Monarque et père, je sens que la paix ajoute à la sécurité des trônes et à celle des familles. »
Un article officiel du Moniteur avait dit, au mois de juillet 1804, sous l’Empire, que la France ne passerait jamais le Rhin, et que ses armées ne le passeraient plus.
Les alliés traversèrent ce fleuve le 21 décembre 1813, depuis Bâle, jusqu’à Schaffouse, avec plus de cent mille hommes ; le 31 du même mois, l’armée de Silésie, commandée par Blücher, le franchit à son tour, depuis Manheim jusqu’à Coblentz.
Par ordre de l’empereur, le Sénat et le Corps législatif avaient nommé deux commissions chargées de