La conscience du pape étant allégée, le visage du martyr devint serein ; son sourire et sa bouche retrouvèrent leur grâce et ses yeux le sommeil.
Napoléon menaça d’abord de faire sauter la tête de dessus les épaules de quelques-uns des prêtres de Fontainebleau ; il pensa à se déclarer chef de la religion de l’État ; puis, retombant dans son naturel, il feignit de n’avoir rien su de la lettre du pape. Mais sa fortune décroissait. Le pape, sorti d’un ordre de pauvres moines, rentré par ses malheurs dans le sein de la foule, semblait avoir repris le grand rôle de tribun des peuples, et donné le signal de la déposition de l’oppresseur des libertés publiques.
La mauvaise fortune amène les trahisons et ne les justifie pas ; en mars 1813, la Prusse à Kalisch s’allie avec la Russie[1]. Le 3 mars, la Suède fait un traité avec le cabinet de Saint-James : elle s’oblige à fournir trente mille hommes. Hambourg est évacué par les Français, Berlin occupé par les Cosaques, Dresde pris par les Russes et les Prussiens[2].
La défection de la Confédération du Rhin se prépare. L’Autriche adhère à l’alliance de la Russie et de la Prusse. La guerre se rouvre en Italie où le prince Eugène s’est transporté.
En Espagne, l’armée anglaise défait Joseph à Vitoria[3], les tableaux dérobés aux églises et aux palais