passages de l’Elbe sont forcés[1] ; Spandau cède ; Bonaparte fait prisonnière à Potsdam l’épée de Frédéric[2]. Le 27 octobre 1806, le grand roi de Prusse, dans sa poussière autour de ses palais vides à Berlin, entend porter les armes d’une façon qui lui révèle des grenadiers étrangers : Napoléon est arrivé. Pendant que le monument de la philosophie s’écroulait au bord de la Sprée, je visitais à Jérusalem le monument impérissable de la religion.
Stettin, Custrin se rendent[3] ; à Lubeck nouvelle victoire ; la capitale de la Wagrie est emportée d’assaut[4] ; Blücher, destiné à pénétrer deux fois dans Paris, demeure entre nos mains. C’est l’histoire de la Hollande et de ses quarante-six villes emportées dans un voyage en 1672 par Louis XIV.
Le 21 novembre paraît le décret de Berlin sur le système continental, décret gigantesque qui mit l’An-
- ↑ Le 20 octobre, les maréchaux Davout et Lannes forcent le passage de l’Elbe à Wittembourg et à Dessau.
- ↑ Le 25 octobre.
- ↑ Le 29 octobre, le général Lasalle, à la tête de 1 200 hussards, fait capituler Stettin, place très forte sur l’Oder, et capitale de la Poméranie prussienne. On y prend 5 000 hommes, 150 canons, d’immenses magasins. — Le 1er novembre, la place de Custrin, située au milieu d’un vaste marais, bien approvisionnée, défendue par près de 4 000 hommes et 90 pièces d’artillerie, se rend sans coup férir au maréchal Davout. Par son occupation, l’armée française est maîtresse du bas Oder.
- ↑ La prise de Lubeck est du 6 novembre. Le général Blücher, le duc de Brunswick-Œlls, fils du vaincu d’Auërstaedt, dix autres généraux, 12 à 13 000 officiers ou soldats, tombent au pouvoir des Français. — Deux jours après, le 8 novembre, avait lieu la reddition de Magdebourg, la plus forte place de la monarchie prussienne. Le maréchal Ney y prend vingt généraux, 18 000 officiers ou soldats, plus de 700 canons et d’immenses magasins en tous genres.