trouvé qu’une caisse de granit d’environ huit pieds de long sur quatre d’épaisseur, qui renfermait la momie d’un Pharaon. Il s’est assis sur le bloc de granit, a fait asseoir à ses côtés les muphtis et les imans, Saleiman, Ibrahim et Muhamed, et il a eu avec eux, en présence de sa suite, la conversation suivante :
Bonaparte : « Dieu est grand et ses œuvres sont merveilleuses. Voici un grand ouvrage de main d’homme ! Quel était le but de celui qui fit construire cette pyramide ? »
Saleiman : « C’était un puissant roi d’Égypte, dont on croit que le nom était Chéops. Il voulait empêcher que des sacrilèges ne vinssent troubler le repos de sa cendre. »
Bonaparte : « Le grand Cyrus se fit enterrer en plein air, pour que son corps retournât aux éléments : penses-tu qu’il ne fît pas mieux ? le penses-tu ? »
Saleiman (s’inclinant) : « Gloire à Dieu, à qui toute gloire est due ! »
Bonaparte : « Gloire à Allah ! Il n’y a point d’autre Dieu que Dieu ; Mohamed est son prophète et je suis de ses amis. »
Ibrahim : « Que les anges de la victoire balayent la poussière sur ton chemin et te couvrent de leurs ailes ! Le mamelouck a mérité la mort. »
Bonaparte : « Il a été livré aux anges noirs Moukir et Quarkir. »
Saleiman : « Il étendit les mains de la rapine sur les terres, les moissons, les chevaux de l’Égypte. »
Bonaparte : « Les trésors, l’industrie et l’amitié des Francs seront votre partage, en attendant que vous montiez au septième ciel et qu’assis aux côtés des