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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

rai consolé, lui dit-il, que par l’espoir de me revoir bientôt avec vous, luttant contre de nouveaux dangers. » Le 16 novembre 1797, son ordre du jour annonce qu’il a quitté Milan pour présider la légation française au congrès et qu’il a envoyé au Directoire le drapeau de l’armée d’Italie.

Sur un des côtés de ce drapeau Bonaparte avait fait broder le résumé de ses conquêtes : « Cent cinquante mille prisonniers, dix-sept mille chevaux, cinq cent cinquante pièces de siège, six cents pièces de campagne, cinq équipages de ponts, neuf vaisseaux de cinquante-quatre canons, douze frégates de trente-deux, douze corvettes, dix-huit galères ; armistice avec le roi de Sardaigne, convention avec Gènes ; armistice avec le duc de Parme, avec le duc de Modène, avec le roi de Naples, avec le pape ; préliminaires de Léoben ; convention de Montebello avec la République de Gènes ; traité de paix avec l’empereur à Campo-Formio ; donné la liberté aux peuples de Bologne, Ferrare, Modène, Massa-Carrara, de la Romagne, de la Lombardie, de Brescia, de Bergame, de Mantoue, de Crème, d’une partie du Véronais, de Chiavenna, Bormio, et de la Valteline ; au peuple de Gènes, aux fiefs impériaux, au peuple des départements de Corcyre, de la mer Égée et d’Ithaque.

« Envoyé à Paris tous les chefs-d’œuvre de Michel-Ange, de Guerchin, du Titien, de Paul Véronèse,

    reur ; le comte Lehrbach, député de l’Autriche ; le comte Cobenzl, envoyé du roi de Hongrie et de Bohème. La Prusse était représentée par le comte de Goërz, le baron Jacobi Klœst et le baron Dohm.