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LIVRE IV[1]


Année de ma vie 1804. — Je viens demeurer rue Miromesnil. — Verneuil. — Alexis de Tocqueville. — Le Ménil. — Mézy. — Méréville. — Mme de Coislin. — Voyage à Vichy, en Auvergne et au mont Blanc. — Retour à Lyon. — Course à la Grande Chartreuse. — Mort de Mme de Caud. — Années de ma vie 1805 et 1806. — Je reviens à Paris. — Je pars pour le Levant. — Je m’embarque à Constantinople sur un bâtiment qui portait des pèlerins pour la Syrie. — De Tunis jusqu’à ma rentrée en France par l’Espagne. — Réflexions sur mon voyage. — Mort de Julien.

Désormais, à l’écart de la vie active, et néanmoins sauvé par la protection de madame Bacciochi de la colère de Bonaparte, je quittai mon logement provisoire rue de Beaune, et j’allai demeurer rue de Miromesnil[2]. Le petit hôtel que je louai fut occupé depuis par M. de Lally-Tolendal et madame Denain, sa mieux

  1. Ce livre a été composé à Paris en 1839. Il a été revu en décembre 1846.
  2. « Nous quittâmes la rue de Beaune au mois d’avril 1804, pour aller demeurer dans la rue de Miromesnil. » Mme de Chateaubriand, le Cahier rouge. — Le petit hôtel où s’installa Chateaubriand était situé rue de Miromesnil, no 1119, au coin de la rue Verte, aujourd’hui rue de la Pépinière. Ainsi que j’ai déjà eu l’occasion d’en faire la remarque, on numérotait alors les maisons par quartier et non par rue. Joubert, dans une lettre du 10 mai 1804, donne à Chênedollé d’intéressants détails sur la nouvelle installation de leur ami : « Il se porte bien ; il vous a écrit. Rien de fâcheux ne lui est arrivé. Mme de Chateaubriand, lui, les bons Saint-Germain que vous connaissez, un portier, une portière et je ne sais combien de petits portiers logent en-