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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

tocratie a trois âges successifs : l’âge des supériorités, l’âge des privilèges, l’âge des vanités ; sortie du premier, elle dégénère dans le second et s’éteint dans le dernier.

On peut s’enquérir de ma famille, si l’envie en prend, dans le dictionnaire de Moréri, dans les diverses histoires de Bretagne de d’Argentré, de dom Lobineau, de dom Morice, dans l’Histoire généalogique de plusieurs maisons illustres de Bretagne du P. Du Paz, dans Toussaint de Saint-Luc, Le Borgne, et enfin dans l’Histoire des grands officiers de la Couronne du P. Anselme[1].

Les preuves de ma descendance furent faites entre les mains de Chérin[2], pour l’admission de ma sœur Lucile comme chanoinesse au chapitre de l’Argentière, d’où elle devait passer à celui de Remiremont ; elles furent reproduites pour ma présentation à Louis XVI, reproduites pour mon affiliation à l’ordre de Malte, et reproduites une dernière fois quand mon frère fut présenté au même infortuné Louis XVI.

Mon nom s’est d’abord écrit Brien, ensuite Briant et Briand, par l’invasion de l’orthographe française. Guillaume le Breton dit Castrum-Briani. Il n’y a pas

    façon qu’il ne s’y reconnaissait plus lui-même, comme il le disait à son dernier secrétaire, M. Daniélo. » (Voir, Tome XII de la première édition des Mémoires d’outre-tombe, les pages auxquelles M. J. Daniélo a donné pour titre : M.  et Mme de Chateaubriand ; quelques détails sur leurs habitudes, leurs conversations.)

  1. Cette généalogie est résumée dans l’Histoire généalogique et héraldique des Pairs de France, etc., par M. le chevalier de Courcelles. Ch.
  2. Bernard Chérin (1718-1785), généalogiste et historiographe des Ordres de Saint-Lazare, de Saint-Michel et du Saint-Esprit.