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xlij PRÉFACE.

blés de la défendre. De foibles maîns qui ne sentent pas même le poids du fardeau qu'el- les ont à soulever, le laissent à terre sans pou- voir le déranger d'une seule ligne. Où sont les talents qui jadis venoient au secours des principes religieux et monarchiques quand ils étoient attaqués ? Repoussés , ils se reti- rent, et laissent le combat à l'intrigue et à l'incapacité.

La France vouloit l'union dans la religion , la monarchie légitime , les libertés publiques, et l'on s'est plu à la désunir, à l'alarmer sur les objets de ses vœux. Le discrédit total du pou- voir administratif, la lassitude de tout, le mépris ou l'indifférence de l'opinion sur les choses les plus graves , voilà ce qui reste au- jourd'hui de tant d'espérances. Derrière nous, une jeunesse ardente attend ce que nous lui laisserons pour le modifier ou le briser selon sa force , car elle ne continuera pas nos destinées.

Dans cette position tout homme sage doit songer à lui ; il doit se séparer de ce qui nous perd , pour trouver un abri au mo- ment de l'orage.

C'est une triste chose que d'en être aux professions de foi, aux controverses religieu- ses, à ces querelles déplorables que l'on

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