PREFACE. xxxvij
de prêcher le républicanisme , comme d'of- ficieux censeurs l'ont voulu faire entendre, Y Essai cherche à démontrer au contraire que dans IVtat des mœurs du siècle, la république est impossible. Malheureusement je n'ai plus la même conviction. J'ai toujours raisonné dans Y Essai d'après le système de la liberté républicaine des anciens , de la liberté , fille des mœurs ; je n'avois pas assez réfléchi sur cette autre espèce de liberté, produite par les lumières et la civilisation perfectionnée : la découverte de la république représenta- tive, a changé toute la question. Chez les an- ciens l'esprit humain étoit jeune , bien que les nations fussent déjà vieilles; la société étoit dans l'enfance, bien que l'homme fût déjà courbé par le temps. C'est faute d'avoir fait cette distinction , que l'on a voulu , mal à propos , juger les peuples modernes 'd'après les peuples anciens , que l'on a confondu doux sociétés essentiellement différentes, que l'on a raisonné dans uix ordre de choses tout nouveau , d'après des vérités historiques qui n'étoient plus applicables. La monarchie re- présentative est mille fois préférable à la ré- publique représentative; elle en a tous les avantages sans en avoir les inconvénients ; mais si l'on étoit assez insensé pour croire
�� �