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3J2 RÉVOLUTIONS ANCIENNES.

Phœnicie \ Elle se trouva déterminée vers le commerce par la même position qui y entraîne ordinairement les peuples , l'âpreté de son sol. Rarement les pays très-favorisés de la nature ont eu le génie mercantile 2 .

Bientôt ce village formé, comme les pre- mières cités de la Hollande , de méchantes huttes de pêcheurs couvertes de roseaux 3 , devint une métropole superbe. Ses vaisseaux alloient lui chercher le produit crû des terres plus fécondes , et ses industrieux habitants le convertissoient , par leurs manufactures, aux voluptés ou aux nécessités de la vie. Le Batavia des Phœniciens étoit la Bétique, d'où l'or couloit dans leurs Etats 4 . Ils recevoient de l'Egypte le lin, le blé, et les richesses de l'Inde et de l'Arabie 5 : les côtes

��' Sanchoniat., apud Euseb. , Praepar. , Evangel. , lit». cap. 10.

  • Si je ne suis pas ici l'opinion commune , qui fait de Tyr une

colonie de Sidon, c'est qu'il me paroît qu'on doit plutôt en croire un historien phœnicien que des auteurs étrangers. ( Voy. Just. . lib. xvm, cap. 3.)

2 II faut en excepter Carthage chez les anciens , et Florence chez les modernes.

3 Sanchoniat. , ibid. — 4 Diod. , lib. v, pag. 312.

5 Les Tyriens faisoient eux-mêmes le commerce de l'Inde , s'étant emparés de plusieurs ports dans le golfe Arabique. De là les marchandises étoient portées par terre à Rhinocolure , sur la Mé- diterranée, et frétées de nouveau pour Tyr. ( Robertson's Dis- quis. on the Ane. Ind., sect. î , pag. 9. )

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