AV. J.-C. 509. — OL. 07. 247
flotte nombreuse , aborde à Panorme et met le siège devant Himère 1 . Gélon accourt de Syra- cuse avec cinquante mille citoyens au secours de la place , tombe sur le général africain , dé- truit son armée , et le force de se jeter lui-même dans un bûcher allumé pour un sacrifice 2 . C'est ainsi qu'une fortune ennemie voulut nommer ensemble Himère et Dunkerque.
L'enthousiasme dans la victoire, le découra- gement dans la défaite, est un trait de carac- tère que les souverains des mers d'autrefois 3 ont possédé avec les maîtres de l'Océan de nos jours 4 : que de fois durant le cours des hostilités présentes , sans la mâle fermeté des ministres , l'Angleterre ne se seroit-elle pas jetée aux pieds de sa rivale ?
La nouvelle de la destruction de l'armée n'ar- riva pas plus tôt en Afrique, que le peuple tomba dans le désespoir. Il voulut la paix à quelque prix que ce fût. On députa humblement vers Gélon , qui mérita sa victoire, par la modération dont il en usa envers ses ennemis : il exigea seulement qu'ils payassent les frais de la cam-
1 Diod.,lib. xi, p. 16 et 22.— 2 Hérod., lib. vn,p.167. 1 Plut., de Ger.Rcp., pag. 799. 4 Ramsay's Revol. of Amer. ; D'Orléans, Rév. d'Anal.: Humes Hist. of Engl. , etc. , etc.
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