AV.. J.-C. 509..= OL. 67. 129
Luit devant le Très-Haut , jour et nuit suspendue,
La majesté d'un Dieu parmi nous descendue ,
Les pleurs, les vœux , l'encens qui montent vers l'autel ,
Et de jeunes beautés qui sous l'œil maternel
Adoucissent encor, par leur voix innocente ,
De la religion la pompe attendrissante ; *
Cet orgue qui se tait , ce silence pieux,
L'invisible union de la terre et des cieux,
Tout enflamme , agrandit , émeut l'homme sensible ;
Il croit avoir franchi ce monde inaccessible
Où sur des harpes d'or l'immortel Séraphin ,
Aux pieds de Jéhova, chante l'hymne sans fin.
C'est alors que sans peine un Dieu se fait entendre :
Il se cache au savant , se révèle au cœur tendre ;
11 doit moins se prouver qu'il ne doit se sentir 1 .
La foule , précédée de la croix ? et mêlant ses chants sacrés au murmure lointain des tem- pêtes , marche vers l'asile des morts. Là , la veuve pleure un époux , la jeune fille un amant , la mère un fils à la mamelle. Trois fois l'assem- blée fait le tour des tombes ; trois fois l'eau lus- trale est jetée. Alors le peuple saint se sépare , les brouillards de l'automne s'entrouvrent , et le soleil reparoît dans les cieux a .
Simonide eut une destinée à peu près sem-
1 Journal de Peltier, n°. xxi, vol. m, pag. 273.
a C'est un grand bonheur pour moi de retrouver jus- que dans mon premier ouvrage la mémoire et le nom d'un homme qui devoit me devenir si cher. Nouv. Ed. tome i. 9
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