AY. J.-C. 509. = OL. 67. 111
de la patrie ’? — Comment! ne savez-vous pas que ce sont des tyrans qui vouloient retenir un peuple fier et indépendant dans la servitude ?
Inquiets et volages dans le bonheur , constants et invincibles dans l’adversité , nés pour tous les arts , civilisés jusqu’à l' excès durant le calme de l’Etat , grossiers et sauvages dans leurs troubles politiques , flottants comme un vaisseau sans lest au gré de leurs passions impétueuses , à présent dans les cieux, le moment d’après dans l’abîme , enthousiastes et du bien et du mal , faisant le premier sans en exiger de reconnoissance , le second sans en sentir de remords , ne se rappe- lant ni leurs crimes , ni leurs vertus , amants pusillanimes de la vie durant la paix, prodigues de leurs jours dans les batailles, vains, railleurs, ambitieux , novateurs , méprisant tout ce qui n’est pas eux, individuellement les plus aima- bles des hommes , en corps les plus détestables de tous ; charmants dans leur propre pays , insup- portables chez l’étranger 2 , tour à tour plus doux ,
1 Herod. , ib.
2 Voyez tous les auteurs cités aux pages précédentes. Les seuls traits nouveaux que j’aie ajoutés ici, sont ceux qui commen- cent au mot vains, et finissent au mot étranger. Ce malheu- reux esprit de raillerie , et cette excellente opinion de nous- mêmes , qui nous font tourner les coutumes des autres nations en ridicule , en même temps que nous prétendons ramener tout à nos usages , ont été bien funestes aux Athéniens et aux Fran-
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