90 REVOLUTIONS ANCIENNES.
trie. Le plan étoit donc tracé depuis long-temps, et il ne restoit plus aux Jacobins qu'à le suivre. Mais comment l'exécuter? Au moment de la promulgation de ses lois nouvelles, la Laconie étoit dans une paix profonde. Il étoit aisé à Lycurgue, moitié de gré, moitié de force, de faire consentir les propriétaires d'un petit pays au partage des terres et à l'égalité des rangs ; il étoit aisé d'ordonner des armées en masse et des réquisitions forcées pour des guerres à venir , quand tout étoit tranquille autour de soi ; il étoit aisé de transformer une monarchie en un gouvernement populaire, chez une nation qui possédoit déjà les principes de ce dernier. Quelle différence de temps, de circonstances, entre l'époque de la réforme lacédémonienne, et celle où les Jacobins prétendoient l'introduire chez euxl Attaquée par l'Europe entière, déchirée par des guerres civiles, agitée de mille factions, ses places frontières ou prises ou assiégées , sans soldats , sans finances hors un papier discrédité qui tomboit de jour en jour, le découragement dans tous les états , et la famine presque assurée ; telle étoit la France, tel le tableau* qu'elle pré- sentoit, à l'instant même qu'on méditait de la livrer à une révolution générale. Il falloit remé- dier à cette complication de maux ; il falloit établir à la fois par un miracle la république de
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