46 REVOLUTIONS ANCIENNES.
des révolutions, se trouvoient à ce plus haut point d'énergie, d'où sortent les formes pre- mières et les grandes pensées : le moindre choc dans l'état, étoit alors plus que suffisant pour renverser de frêles monarchies , qui pouvoient à peine porter ce nom.
Nous trouvons dans l'esprit des riches une au- tre cause non moins frappante de la subversion du gouvernement royal en Grèce. Ceux-ci pro- fitant de la confusion générale pour usurper l'au- torité, semoient les factions autour des trônes où ils aspiroient 1 . C'est un trait commun à toutes les révolutions dans le sens républicain , qu'elles ont rarement commencé par le peuple 3 . Ce sont toujours les nobles qui , en proportion de leur force et de leurs richesses , ont attaqué les premiers la puissance souveraine : soit que
le cœur humain s'ouvre plus aisément à l'envie
• 1 Diod. , lib. iv ; Pausan. , lib. ix, cap. 5. a Observation digne de l'histoire ; mais pour être lo- gique , après m'être servi de l'adverbe rarement , il ne falloit pas dire ce sont toujours les nobles ; il falloit dire ce sont presque toujours les nobles. Je fais d'ailleurs le procès de l'aristocratie avec trop de. rigueur. Pourquoi l'aristocratie est-elle disposée à mettre des obstacles au pouvoir d'un seul ? C'est que son principe naturel est la liberté , comme le principe naturel de la démocratie est l'égalité. Aussi voyons-nous que les rois qui aspirent au despotisme détestent l'aristocratie , et qu'ils recherchent
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