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GÉNIE DU CHRISTIANISME



PREMIÈRE PARTIE

DOGME ET DOCTRINE.




LIVRE I.

MYSTÈRES ET SACREMENTS.




CHAPITRE PREMIER.

INTRODUCTION.



Depuis que le christianisme a paru sur la terre, trois espèces d’ennemis l’ont constamment attaqué : les hérésiarques, les sophistes, et ces hommes, en apparence frivoles, qui détruisent tout en riant. De nombreux apologistes ont victorieusement répondu aux subtilités et aux mensonges ; mais ils ont été moins heureux contre la dérision. Saint Ignace d’Antioche[1], saint Irénée, évêque de Lyon[2], Tertullien, dans son Traité des Prescriptions, que Bossuet appelle divin, combattirent les novateurs, dont les interprétations superbes corrompoient la simplicité de la foi.

La calomnie fut repoussée d’abord par Quadrat et Aristide, philosophes d’Athènes : on ne connoît rien de leurs apologies, hors un

  1. Ignat., in Patr. apost. Epist. ad Smyrn., n. I.
  2. In Hæres., lib. VI.