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Chapitre I - Immensité des bienfaits du Christianisme

(Voyez, pour toute cette partie, Hélyot, Hist. des Ordres relig. et milit., 8 vol. in 4 o ; Hermant, Etab. des Ordres relig. ; Bonnani, Catal. Omn. Ord. relig. ; Giustiniani, Mennehius et Shoonbeck, dans leur Hist. des Ordres milit. ; Saint-Foix, Essais sur Paris ; Vie de saint Vincent de Paul ; Vie des Pères du Désert ; S. Basile, Oper. ; Lobineau, Hist. de Bretagne.)

Ce ne serait rien connaître que de connaître vaguement les bienfaits du christianisme : c’est le détail de ses bienfaits, c’est l’art avec lequel la religion a varié ses dons, répandu ses secours, distribué ses trésors, ses remèdes, ses lumières ; c’est ce détail c’est cet art qu’il faut pénétrer. Jusqu’aux délicatesses des sentiments, jusqu’aux amours-propres, jusqu’aux faiblesses, la religion a tout ménagé en soulageant tout. Pour nous, qui depuis quelques années nous occupons de ces recherches, tant de traits de charité, tant de fondations admirables, tant d’inconcevables sacrifices sont passés sous nos yeux, que nous croyons qu’il y a dans ce seul mérite du christianisme de quoi expier tous les crimes des hommes : culte céleste, qui nous force d’aimer cette triste humanité qui le calomnie.

Ce que nous allons citer est bien peu de chose, et nous pourrions remplir plusieurs volumes de ce que nous rejetons ; nous ne sommes pas même sûr d’avoir choisi ce qu’il y a de plus frappant : mais, dans l’impossibilité de tout décrire et de juger qui l’emporte en vertu par un si grand nombre d’œuvres charitables, nous recueillons presque au hasard ce que nous donnons ici.

Pour se faire d’abord une idée de l’immensité des bienfaits de la religion, il faut se représenter la chrétienté comme une vaste république où tout ce que nous rapportons d’une partie se passe en même