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choisit, c’est l’huile, emblème de l’incorruptibilité céleste. Le sacrement libérateur rompt peu à peu les attaches du fidèle ; son âme, à moitié échappée de son corps, devient presque visible sur son visage. Déjà il entend les concerts des séraphins ; déjà il est prêt à s’envoler vers les régions où l’invite cette Espérance divine, fille de la Vertu et de la Mort. Cependant l’ange de la paix, descendant vers ce juste, touche de son sceptre d’or ses yeux fatigués et les ferme délicieusement à la lumière. Il meurt, et l’on n’a point entendu son dernier soupir ; il meurt, et longtemps après qu’il n’est plus ses amis font silence autour de sa couche, car ils croient qu’il sommeille encore tant ce chrétien a passé avec douceur.



FIN DU LIVRE PREMIER