Et ayant pris un petit enfant, il l’assit au milieu d’eux, et l’ayant embrassé, il leur dit :
« Quiconque reçoit en mon nom un petit enfant me reçoit[1]. »
Lorsque la veuve d’Hector dit à Céphise, dans Racine :
Qu’il ait de ses aïeux un souvenir modeste :
Il est du sang d’Hector, mais il en est le reste,
qui ne reconnaît la chrétienne ? C’est le deposuit potentes de sede. L’antiquité ne parle pas de la sorte, car elle n’imite que les sentiments naturels : or, les sentiments exprimés dans ces vers de Racine ne sont point purement dans la nature ; ils contredisent au contraire la voix du cœur. Hector ne conseille point à son fils d’avoir de ses aïeux un souvenir modeste ; en élevant Astyanax vers le ciel, il s’écrie :
Ζεῦ, ἄλλοι τε θεοὶ, δότε δὴ καὶ τόνδε γενέσθαι,
Παῖδ’ ἐμόν, ὡς καὶ ἐγώ περ’ ἀριπρεπέα Ἡρώεσσιν.
Ὧδε βίην τ’ ἀγαθὸν καὶ Ἰλίου ἶφι ἀνάσσειν.
Καί ποτέ τις εἴπῃσι, « πατρὸς δ’ ὅγε πολλὸν ἀμείνων, »
Ἐκ πολέμου ἀνιόντα, etc.[2]
« Ô Jupiter, et vous tous, dieux de l’Olympe, que mon fils règne, comme moi, sur Ilion ; faites qu’il obtienne l’empire entre les guerriers ; qu’en le voyant revenir chargé des dépouilles de l’ennemi, on s’écrie : Celui-ci est encore plus vaillant que son père ! »
Énée dit à Ascagne :
…… Et te, animo repetentem exempla tuorum,
Et pater Æneas, et avunculus excitet Hector[3].
À la vérité l’Andromaque moderne s’exprime à peu près comme Virgile sur les aïeux d’Astyanax. Mais après ce vers :
Dis-lui par quels exploits leurs noms ont éclaté,
elle ajoute :
Plutôt ce qu’ils ont fait que ce qu’ils ont été.