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DU SYSTÈME POLITIQUE
SUIVI PAR LE MINISTÈRE.


AVERTISSEMENT.

C’est un usage établi dans le parlement d’Angleterre de s’enquérir de temps en temps de l’état de la nation. Cet usage sert puissamment les libertés et les intérêts de la patrie. Un combat corps à corps s’engage entre l’opposition et le ministère ; et le public, intéressé à ce combat, en est à la fois le spectateur et le juge. Les règlements de nos deux chambres n’admettent pas cette manière de procéder ; il seroit à désirer qu’elle fût introduite parmi nous : c’est pour y suppléer qu’on s’est déterminé à composer ce petit écrit et à le publier au commencement de la présente session.

Avant de le livrer à l’impression, on a cru devoir le communiquer à plusieurs membres de la chambre des pairs et de la chambre des députés : ils ont pensé que la publication de cet écrit seroit utile, et que, dans tous les cas, elle ne pourroit avoir d’inconvénient que pour l’auteur.


On a voulu faire entendre que les royalistes, par des obstacles accumulés, arrêtent la marche du gouvernement, l’ébranlent, le compromettent peut-être un moment.

Les royalistes n’ont pas besoin d’être justifiés. On sait s’ils ont défendu la monarchie : leurs malheurs le disent assez. On fera peut-être dans le cours de cet écrit retomber sur la tête de leurs accusateurs une accusation si injuste ; on prouvera peut-être que ce ne sont pas les royalistes qui compromettent le gouvernement, mais les hommes qui par un faux système de politique retardent l’union de tous les François.