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timon des affaires, il est possible que Chateaubriand s’égare : tant d’autres y ont trouvé leur perte ! mais ce qui est certain, c’est que tout ce qui est grand et national doit convenir à son génie, et qu’il eût repoussé avec indignation ces actes infamants de l’administration d’alors. » (Mémoires pour servir à l’Histoire de France sous Napoléon, par M. de Montholon, tom. IV, pag. 248.)

Pourquoi ne conviendrois-je pas que ce jugement flatte de mon cœur l’orgueilleuse foiblesse ? Bien de petits hommes, à qui j’ai rendu de grands services, ne m’ont pas jugé si favorablement que le géant dont j’avois osé détester le crime[1] et attaquer la puissance.

Quoi qu’il en soit, en rapprochant l’écrit De Buonaparte et des Bourbons du parallèle De Buonaparte et de Washington[2] et de quelques pages de ma Polémique[3], on saura à peu près tout ce qu’il y a à dire en bien ou en mal de celui que les peuples appelèrent un fléau : les fléaux de Dieu conservent quelque chose de l’éternité et de la grandeur de ce courroux divin dont ils émanent. Ossa arida… dabo vobis spiritum, et vivetis (Ézéchiel).

    monde : sa seule présence sur le rivage américain de l’Atlantique forceroit l’Europe à camper sur le rivage opposé. » (Voyez à la fin de ce volume, Polémique, article du 17 novembre 1818.)

  1. L’assassinat du duc d’Enghien.
  2. Voyez tome VI, Voyage en Amérique, p. 55 et suiv.
  3. Voyez à la fin de ce volume, Polémique, article du 17 novembre 1818 — et tome VIII, article du 5 juillet 1824 inclusivement.