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des contestations, le siècle nous ramènera de force à ces principes dont nous aurons voulu nous écarter. Nous le voyons, par exemple : il y a vingt-six ans que la révolution est commencée. Une seule idée a survécu ; l’idée qui a été la cause et le principe de cette révolution, l’idée d’un ordre politique qui protège les droits du peuple sans blesser ceux des souverains. Croit-on qu’il soit possible d’anéantir aujourd’hui ce que les fureurs révolutionnaires et les violences du despotisme n’ont pu détruire ? La Convention nous a guéris pour jamais du penchant à la république ; Buonaparte nous a corrigés de l’amour pour le pouvoir absolu. Ces deux expériences nous apprennent qu’une monarchie limitée, telle que nous la devons au roi, est le gouvernement qui convient le mieux à notre dignité comme à notre bonheur.