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MUSÉE CAPITOLIN.

23 décembre 1802.

La Colonne Milliaîre. Dans la cour les pieds et la tête d’un colosse : l’a-t-on fait exprès ?

Dans le Sénat : noms des sénateurs modernes ; Louve frappée de la foudre ; Oies du Capitole :

Tous les siècles y sont, on y voit tous les temps ;
Là sont les devanciers avec leurs descendants.

Mesures antiques de blé, d’huile et de vin, en forme d’autel, avec des têtes de lion.

Peintures représentant les premiers événements de la république romaine.

Statue de Virgile : contenance rustique et mélancolique, front grave, yeux inspirés, rides circulaires partant des narines et venant se terminer au menton, en embrassant la joue.

Cicéron : une certaine régularité avec une expression de légèreté ; moins de force de caractère que de philosophie, autant d’esprit que d’éloquence.

L’Alcibiade ne m’a point frappé par sa beauté ; il a du sot et du niais.

Un jeune Mithridate ressemblant à un Alexandre.

Fastes consulaires antiques et modernes.

Sarcophage d’Alexandre Sévère et de sa mère.

Bas-relief de Jupiter enfant dans l’île de Crète : admirable.

Colonne d’albâtre oriental, la plus belle connue.

Plan antique de Rome sur un marbre : perpétuité de la ville Éternelle.

Buste d’Aristote : quelque chose d’intelligent et de fort.

Buste de Caracalla : œil contracté ; nez et bouche pointus ; l’air féroce et fou.

Buste de Domitien : lèvres serrées.

Buste de Néron : visage gros et rond, enfoncé vers les yeux, de manière que le front et le menton avancent : l’air d’un esclave grec débauché.

Bustes d’Agrippine et de Germanicus : la seconde figure longue et maigre ; la première, sérieuse.