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bruyères de l’Angleterre, dans les champs de l’Italie, au milieu des mers, dans les forêts canadiennes, les mêmes étoiles que je voyois briller sur la patrie d’Hélène et de Ménélas. Mais que me servoit de me plaindre aux astres, immobiles témoins de mes destinées vagabondes ? Un jour leur regard ne se fatiguera plus à me poursuivre ; il se fixera sur mon tombeau. Maintenant, indifférent moi-même à mon sort, je ne demanderai pas à ces astres malins de l’incliner par une plus douce influence, ni de me rendre ce que le voyageur laisse de sa vie dans les lieux où il passe.

fin du voyage en amérique