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cent trois ; en 1805 ils s’élevoient à quinze cent cinquante-huit ; en 1810, à deux mille trois cents ; en 1815, à trois mille ; en 1817, à trois mille quatre cent cinquante-neuf ; en 1820, à quatre mille trente ; en 1825, à près de cinq mille cinq cents.

Les lettres et dépêches sont transportées par des malles-poste, qui font environ cent cinquante milles par jour, et par des courriers à cheval et à pied.

Une grande ligne de malles-poste s’étend depuis Anson, dans l’État du Maine, par Washington, à Nashville, dans l’État du Tennessée : distance, quatorze cent quarante-huit milles. Une autre ligne joint Highgate, dans l’État de Vermont, à Sainte-Marie en Géorgie : distance, treize cent soixante-neuf milles. Des relais de malles-poste sont montés de Washington à Pittsbourg ; distance, deux cent vingt-six milles ; ils seront bientôt établis jusqu’à Saint-Louis du Mississipi, par Vincennes, et jusqu’à Nashville, par Lexington, Kentucky. Les auberges sont bonnes et propres, et quelquefois excellentes.

Des bureaux pour la vente des terres publiques sont ouverts dans les États de l’Ohio et d’Indiana, dans le territoire du Michigan, du Missouri et des Arkansas, dans les États de la Louisiane, du Mississipi et de l’Alabama. On croit qu’il reste plus de cent cinquante millions d’acres de terre propre à la culture, sans compter le sol des grandes forêts. On évalue ces cinquante millions d’acres à environ un milliard cinq cents millions de dollars, estimant les acres l’un dans l’autre à 10 dollars, et n’évaluant le dollar qu’à 3 fr. ; calcul extrêmement foible sous tous les rapports.

On trouve dans les États du nord vingt-cinq postes militaires, et vingt-deux dans les États du midi.

En 1790, la population des États-Unis étoit de trois millions neuf cent vingt-neuf mille trois cent vingt-six habitants ; en 1800 elle étoit de cinq millions trois cent cinq mille six cent soixante-six ; en 1810, de sept millions deux cent trente-neuf mille neuf cent trois ; en 1820, de neuf millions six cent neuf mille huit cent vingt-sept. Sur cette population il faut compter un million cinq cent trente-un mille quatre cent trente-six esclaves.

En 1790, l’Ohio, l’Indiana, l’Illinois, l’Alabama, le Mississipi, le Missouri, n’avoient pas assez de colons pour qu’on les pût recenser. Le Kentucky seul en 1800 en présentoit soixante-treize mille six cent soixante-dix-sept, et le Tennessée trente-cinq mille six cent quatre-vingt-onze. L’Ohio, sans habitants en 1790, en comptoit quarante-cinq mille trois cent soixante-cinq en 1800 ; deux cent trente mille sept cent soixante en 1810, et cinq cent quatre-vingt-un mille quatre