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Et ainsi de tous les noms. En comparant la conjugaison de ce nom avec la conjugaison absolue du verbe iks8ens, je hais, on voit que ce sont absolument les mêmes modifications aux trois nombres : k pour la première personne, s pour la seconde ; r pour la troisième noble, ka pour la troisième non noble ; ni pour le duel. Pour le pluriel, on redouble te8a, se8a rati, konti, changeant k en te8a, s en se8a, ra en rati, ka en konti, etc.

La relation dans la parenté est toujours du plus grand au plus petit. Exemple :

Mon père, rakenika, celui qui m’a pour fils. (Relation de la troisième personne à la première.)

Mon fils, rienha, celui que j’ai pour fils. (Relation de la première à la troisième personne.)

Mon oncle, rakenchaa, rak… (Relation de la troisième personne à la première.)

Mon neveu, rion8atenha, ri… (Relation de la première à la troisième personne, comme dans le verbe précédent.)

Le verbe vouloir ne se peut traduire en iroquois. On se sert de ikire, penser ; ainsi :

Je veux aller là.
Ikere etho iake.
Je pense aller là.

Les verbes qui expriment une chose qui n’existe plus au moment où l’on parle n’ont point de parfait, mais seulement un imparfait, comme ronnhek8e, imparfait, il a vécu, il ne vit plus. Par analogie à cette règle : si j’ai aimé quelqu’un et si je l’aime encore, je me servirai du parfait kenon8ehon. Si je ne l’aime plus, je me servirai de l’imparfait kenon8esk8e : je l’aimois, mais je ne l’aime plus : voilà pour les temps.

Quant aux personnes, les verbes qui expriment une chose que l’on ne fait pas volontairement n’ont pas de premières personnes, mais seulement une troisième relative aux autres. Ainsi, j’éternue, te8akitsionk8a, relation de la troisième à la première : cela m’èternue ou me fait éternuer.

Je bâille, te8akskara8ata, même relation de la troisième non noble à la première 8ak, cela m’ouvre la bouche. La seconde personne, tu bâilles, tu éternues, sera la relation de la même troisième personne non noble à la seconde tesatsionk8a, tesaskara8ata, etc.

Pour les termes des verbes, ou régimes indirects, il y a une variété suffisante de modifications aux finales qui les expriment intelligiblement ; et ces modifications sont soumises à des règles fixes.