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Deshayes lorsque nous y passâmes, et le défrayèrent aux dépens du grand seigneur.

" En sortant d’Athènes on traverse cette grande plaine qui est toute remplie d’oliviers et arrosée de plusieurs ruisseaux qui en augmentent la fertilité. Après avoir marché une bonne heure, on arrive sur la marine, où il y a un grand port fort excellent, qui était autrefois fermé par une chaîne : ceux du pays l’appellent le port Lion, à cause d’un grand lion de pierre que l’on y voit encore aujourd’hui, mais les anciens le nommaient le port du Pirée. C’était en ce lieu que les Athéniens assemblaient leurs flottes et qu’ils s’embarquaient ordinairement. "

L’ignorance du secrétaire de Deshayes (car ce n’est pas Deshayes lui-même qui écrit) est singulière ; mais on voit de quelle admiration profonde on était saisi à l’aspect des monuments d’Athènes lorsque le plus beau de ces monuments existait encore dans toute sa gloire.

L’établissement de nos consuls101 dans l’Attique précède le passage de Deshayes de quelques années.

J’ai cru d’abord que Stochove avait vu Athènes en 1630, mais en conférant son texte avec celui de Deshayes, je me suis convaincu que le gentilhomme flamand n’avait fait que copier l’ambassadeur français.

Le père Antoine Pacifique donna en 1636, à Venise, sa Description de la Morée, ouvrage sans méthode, où Sparte est prise pour Misitra.

Quelques années après, nous voyons arriver en Grèce ces missionnaires102 qui portaient dans tous les pays le nom, la gloire et l’amour de la France. Les jésuites de Paris s’établirent à Athènes vers l’an 1645 ; les capucins s’y fixèrent en 1658, et en 1669 le père Simon acheta la Lanterne de Démosthène, qui devint l’hospice des étrangers.

De Monceaux parcourut la Grèce en 1668 : nous avons l’extrait de son Voyage, imprimé à la suite du Voyage de Bruyn. Il a décrit des antiquités, surtout dans la Morée, dont il ne reste aucune trace. De Monceaux voyageait avec Laisné par ordre de Louis XIV.

Au milieu des œuvres de la charité, nos missionnaires ne négligeaient point les travaux qui pouvaient être honorables à